Le Kanmougwé
Kanmougé ou Kamougé
« AGO ! … Antré ! »
Introduit par un « Ago ! » retentissant, le rythme du Kamougé passionne pour son originalité. En effet, le Kanmougé est certainement le rythme ayant conservé le plus son authenticité africaine en raison, notamment, de l'usage d'un tambour spécifique: le « Yongwé ».
Prononciation
- Kamougé est l'usage à Cayenne et ses environs. C'est aussi le terme souvent utilisé quand on parle de ce rythme en français. Rappelons qu'en créole « gé » se prononce « gué ».
- Kanmougé est la prononciation écrite la plus ancienne qui nous est parvenue (voir Atipa plus bas). C'est la prononciation courante dans les vallées des fleuves Approuague et Oyapock.
- Kanmougwé est prisé par les puristes de la langue créole peut-être en raison de sa nasalisation typique de l'ancien créole guyanais. Cette prononciation a l'avantage de s'approché du terme « Yongwé » qui est le nom des tambours de ce rythme et enlève toute ambiguïté sur la prononciation du dernier syllabe de ce mot.
Nous favorisons ici le terme Kanmougé pour garder la prononciation littéraire instauré dans « Atipa » tout en ayant une sensibilité pour Kanmougwé.
Origines du Kanmougé
Il faut distinguer l'origine étymologique de l'origine du rythme. Pour ce qui est du rythme il pourrait-être d'origine Bantu (Bantou). |
Au temps où les racines de la culture créole guyanaise se formaient
Le Kanmougwé ouvre un champ d'études sur la période formatrice de la culture dite « créole » des premiers Africains devenant Guyanais. Le rythme, les instruments, le mode de jeu musicale et des chants ont été conservé tel qu’à l’origine. Le Kamougé guyanais semble être le résultat d’une combinaison de plusieurs cultures de langues Bantu du XVI siècle. En effet, n’oublions pas que les tribus et les familles ont été divisées et mélangé lors de la traite. Conséquence ? Une culture endogène Afro-Guyanaise unique qui sera apellée : créole. |
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Alfred Parépou en parle dans « Atipa »
Le mot originalement orthographié « canmougué » apparaît dans le livre « Atipa » de Pierre Félix Athénodor Météran, alias « Alfred Parépou », premier roman en créole guyanais, datant de 1885.
Voici un extrait avec l'orthographe créole actuel :
(p.66) « Mé pariabrava, yé ka doumandé li, an Frans. Zozo ranpayé, papiyon ; yé ka doumandé tousa. Dipi Cònidet ké Bataille mouri, moun yé-la pou ka okyoupé di sa ankò. Saint-Pré, Lomba, yé pankò mouri, poukisa yé fika, sanblé yé pédi la kanmougé ? »
D'autres extraits et chants Kanmougé :
(p.109) « - Lò nou ka désann, nou kontré ké oun kannon, la Piti So. So nèg yé la koumansé chanté, pou fè nou wè : Layso o ! Layso o ! Yé trouvé li pa asé, yé bay ankò ounòt : Sou mo do, mo bosko, gro bwa |
(p.185) « - Oun jou, mo wè oun nòs, ké kannon ka fè lamous. Kannon lamaryé la, té gen oun gran pon makari. Landan li, yé té ka chanté sa chanté la : Piti kannòt najé pou mo wè to, Najé, najé kannòt najé. Piti kannòt, to pa savé najé, Najé, najé kannòt najé. Joli kannòt dansé, pou yé wè to, Najé, najé kannòt najé. Piti kannòt kouri pou nou rivé, Najé, najé kannòt najé. » (Voir le chant en entier ici) |
(p.188,189) « - Oun jou, la krik Gabrielle, apré oun gran mayouri konsa, nou drésé oun kanmougé, la Kouroai la ; konpè ! La dékoup, li vini cho, ou wa di sa té dansé nou té préparé. Marengwen té ka tonbé, kou lafimen ; a té ké kach-kach wara, nou té ka fè la boukann. Gadé kouman mo sou, |
(p.190) « - Nou roukoumansé dansé, ké sa chanté la : Piti poson salé Gélenngé salé Piti poson roti Gélenngé salé. » |
(p.196) « - Oun jou, mo vini la ké oun sosyété yé té k’aplé Dépalan. Yé tout té gen oun gro kravat madras, yé té k’aplé : kravat balata. Jou la, bèt té ka tonbé ; yé pran moustoukè anglè. Lò to tandé konsa, a pou dansé tout lannwit, san dronmi. Sa fwè la, nou dansé kanmougé plen nou vant. A la mo wè madanm blanng, maré yé kanmza, dansé gonman ; mo ka asouré to, yé ka piké kanmougé la ben (byen) menm. » |
(p.223) « - Mo alé wè dansé, Korosoni ; la Trou Poson laba. Mé chanté mo tandé chanté: Randé, Gnongnon, randé, Bouké mo té bay to, La kanmougé la, Randé, Gnongnon, randé. » |
Pourquoi « Ago » en début de chant ?
Dans la langue créole, et scandé, avant de débuter tout chant de Kanmougé est énoncé le mot « Ago » qui a la même signification que dans la langue Fon, Fongbe du Bénin (ex-Dahomey) : « Agoò » qui veut dire « Pardon ! » ou qui peut aussi être traduit par : « Laissez passer ! » ou « Peut-on passer ? » d'où la réponse : « Entrez ! » (« Antré ! » en créole).
S’en suit une introduction chantée, qui peut être plus ou moins longue, selon qu’il s’agisse d’un Kanmougé ‘classique’ ou d’un Mayouri, c’est-à-dire un chant de travail.
Exemple d’introduction d’un Mayouri, chanté sur le rythme du Kanmougé:
Chant Kanmougé type |
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Soliste : Chœur : Soliste : Chœur : Soliste : Chœur : Soliste : Chœur : Soliste : Chœur : Soliste : Soliste : Chœur : Soliste : Chœur : |
Ago ! De même, les chants de Kanmougé se terminent toujours par une conclusion ayant une structure similaire à celle qui suit: |
Un rythme d'énergie
Le Kanmougé était le rythme des travaux de force et est encore celui de l’énergie.
En effet, le rythme et les chants du Kanmougé étaient beaucoup utilisés lors des mayouri. Le mayouri n’est autre que le travail en commun, solidaire. Il s’agit d’un mot d’origine amérindienne, pour exprimer la solidarité entre parents, voisins, habitants d’une même localité pour effectuer un travail déterminé en commun, généralement les travaux des champs.
Le Kanmougé, plus précisément les chants repris dans le Kanmougé, étaient encore utilisés lorsque les hommes maniaient les haches pour abattre les gros arbres, ou encore lorsqu’ils pagayaient avec ardeur pour remonter les criques, les rivières et les fleuves, tel que cela est décrit dans le roman Atipa, sans oublier lorsqu’il fallait tirer les canots hors de l’eau après la journée de pêche (Ralé mo kannon).
Danse Kanmougwé mimant les travaux de « bati » lors d’un « mayouri ».
Aujourd’hui encore pour jouer un bon Kanmougé il faut des tanbouyen aguerris, énergiques, pour tenir le rythme soutenu impulsé par les chants du ou de la chanteuse soliste. Et il requiert bien plus d’énergie encore, s’il est joué sur les « Tanbou Kanmougé » ou Yongwé.
Les instruments : Yongwé mal ké fimèl
Les tanbours pour jouer le rythme Kanmougé sont spécifiques.
Le rythme se joue avec une paire de tambours. On dit « Yongwé mal » (mâle), pour le plus grand et « Yongwé fimèl » (femelle) pour le plus court. Mais plus généralement ils sont appelés « Tanbou Kanmougé » (Kamougé ou Kanmougwé selon la sensibilité de chacun).
Gauche: Yongwé fimèl
(Photos DVD « Les danses traditionnelles Créoles Guyanaises au tambour »)
Droite: Yongwé mal et bwa (baguettes) du Tibwa posées dessus
Ces instruments ne sont pas utilisés dans les six autres rythmes traditionnels guyanais. On peu néanmoins les retrouver dans le rythme ancien appelé « Djouba », qui est en fait la combinaison de deux rythmes : le Grajé et le Kanmougé.
Ces instruments sont bien sûr utilisés pour la danse du Kanmougé, mais aussi pour celle appelée « dansé mayouri » qui mime les scènes d’un mayouri (sabré, kwak…).
Les Yongwé sont des tambours monoxyles, c’est-à-dire taillés dans un tronc d’arbre, d’une seule pièce, évidés, ou faits d’un tronc d’arbre creux, l’une des extrémités étant recouverte d’une peau. Ce peut être un tronc de palétuvier (pativyé en créole) — arbres qui ont tendance à se creuser, s’évider naturellement à mesure qu’ils vieillissent — mais toute autre espèce d’arbre dont la circonférence serait suffisante pour en faire un tambour, peut être utilisée. La forme est dite tronconique, c'est dire plus minces à la base et plus larges dans la partie où se fixe la peau.
Le son du Yongwé
Le son produit par les Yongwé est évidemment différent de celui des tambours Kasékò. Cela est dû à sa longueur, son diamètre et la membrane utilisée. Le son peut être très sec et par ailleurs sourd et profond à cause de la peau épaisse et la longueur du fût. L’oreille habitué aux « Tanbou Kasékò » peut-être dérouté, mais cette différence fait sa beautée. |
Le « Yongwé mal » peut faire jusqu’à 1 mètre 80 de long, pour un diamètre de plus d’une trentaine de centimètres à sa sortie, c’est-à-dire à l’endroit où se fixe la peau, alors que le « Yongwé fimèl » atteint 1,50 à 1,60 mètres, pour un diamètre de moins d’une trentaine de centimètres à sa sortie. Ils sont tous deux recouverts d’une peau épaisse, le plus souvent la peau de « bich rouj » (Mazama Americana, petit cervidé commun d’Amazonie), maintenue par quatre à cinq chevilles de bois cylindriques appelées « zòrè » (oreille en créole) qui sont fichées dans des trous d'égal diamètre pratiqués dans le corps du tambour, à une vingtaine de centimètres du bord.
Ces tambours se jouent posés au sol, les tanbouyen s’asseyant à califourchon, un sur chaque tambour.
Photo: Debout, Yongwé mal à gauche, et Yongwé fimèl à droite.
Au sol, Yongwé fimèl à gauche, sans peau, et à droite Yongwé mal.
Ti-kann boulé
Pour marquer le tempo, le Tibwa du Kanmougé, était à l’origine, à même le fût, joué à l’arrière des deux Yongwé, avec un bâton assez long appelé « Ti-kann boulé » (« petite canne brûlée », car passé au feu pour le rendre plus résistant) frappé simultanément sur les deux tambours placés côte à côte au sol.
(Photo à droite) Ici le Ti-kann boulé
est joué à l'arrière des deux tambours
Mais aujourd’hui le « Ti-kann boulé » est rarement utilisé et a été remplacé par les baguettes, ou bwa, du Tibwa, que le batteur, ou Bwatyé, frappe simultanément à l’arrière du Yongwé mal, ou plus généralement qu’il frappe sur un petit banc conçu à cet effet, appelé « kès tibwa », utilisé dans la plupart des autres rythmes traditionnels guyanais.
À défaut de Yongwé, on peut jouer le Kanmougé avec les tambours du Kasékò.
On doit alors, au contraire des autres rythmes, jouer l’accompagnement avec le « Tanbou Foulé », voire même avec le plus petit des tambours, le « Tanbou Koupé », et jouer les improvisations ou les solos, avec le plus gros de ces tambours, le « Tanbou Plonbé ».
« A mal a ki ka palé » Le tambour pour le solo dans le kanmougwé déroge de tous les rythmes traditionnels guyanais. |
Le rythme
Comme dit plus haut le rythme serait d'origine « Bantu » et traduit un « Pelekete » et un « Pakundung ». Cenpendant en Guyane les anciens traduisent « le parler » des tambours autrement. En effet, certains disent que le « Yongwé fimèl » se plaindrait et répéterait à tue-tête: « Mo-ké-mouri, mo-ké-mouri, mo-ké-mouri, mo-ké-mouri, mo-ké-mouri… » D’autres entendront plutôt « Tranpé-kwak, tranpé-kwak, tranpé-kwak, tranpé-kwak, tranpé-kwak… » (Il s'agit aussi de procédé mnémotechnique pour l'apprentissage). Les anciens disaient : « Tanbou a ka kabligidim », c’est-à-dire que « le tambour fait ka-bli-gi-dim ».
Mo |
ké |
mou |
ri |
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Mo |
ké |
mou |
ri |
Droite |
Gauche |
Droite |
Droite |
Droite |
Gauche |
Droite |
Droite |
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Une mesure |
Une autre mesure |
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Si droitier, inverse pour gaucher. |
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Ka |
bli |
gi |
dim |
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Ka |
bli |
gi |
dim |
Droite |
Gauche |
Droite |
Droite |
Droite |
Gauche |
Droite |
Droite |
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Une mesure |
Une autre mesure |
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Si droitier, inverse pour gaucher. |
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Tran |
pé |
kwak |
Deux mains simultanément |
Deux mains simultanément |
Une main droite ou gauche |
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○ ○ |
○ |
Une mesure |
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Le foulé « Tranpé kwak » ne se joue que sur le tambour Yongwé Fimèl |
C’est le foulé du Kanmougé, le rythme joué en continu, uniquement sur le « Yongwé fimèl », dont il existe une variante.
De manière moins académique, au lieu de doubler la frappe de la même main, à la fin de la mesure, on peut aussi faire alterner main droite et main gauche (technique utilisée surtout pour reposer les bras) :
Mo |
ké |
mou |
ri |
Droite |
Gauche |
Droite |
Gauche |
Une mesure |
Alors qu’un tambourinaire (tanbouyen) va foulé sur le tambour femelle, un autre va plonbé, (jouer les improvisations) sur le tambour mâle.
Toujours, en faisant appel à son imagination, on peut entendre le « Yongwé mal » parlé lui aussi. On peut d’ailleurs donner une interprétation à ses phrases musicales. Il s’agit là encore d’un procédé mnémotechnique que les anciens transmettaient aux apprenants, pour les aider à retenir les phrases lors de leurs improvisations, ou solos. Par exemple en réponse à la femelle qui se plaint en permanence « mo ké mouri » (je vais mourir), le mâle semble lui répondre : « Mo-fouben, mo-fouben, mo-fouben, mo-fouben… » (pour « je m’en fou » ou « je m’en moque »…).
Ou encore, les successions de frappes pourraient vouloir dire : « Si-mo-manjé-kalou-mo-ké-dronmi-vant-anba, vant-an-ba, vant-anba… » (« Si je mange du kalou (gombo) j’irai dormir sur le ventre »).
Les phrases musicales jouées sur le tambour mâle, s’effectuent toujours sur quatre mesures, et se concluent par un « slap », c’est-à-dire un son claqué, ou encore par un ou plusieurs sons graves (de un à quatre).
On fait la différence entre le phrasé de l’Oyapock et ceux d’autres parties de la Guyane. En effet, les phrasés musicales du jeu oyapockois sont toujours ponctuées d’un seul son claqué ou d’un seul son grave, alors que ceux de Cayenne, par exemple, de deux, trois, voire quatre sons graves.
Pour produire le son claqué sur le « Yongwé mal », les anciens appuyaient un de leur talon sur la peau du Yongwé, et la frappaient d’un coup sec d’une main. « Yé ka talonnen » dit-on en créole. Ils procédaient de la même façon pour produire le son « moufté » (c’est-à-dire un son grave étouffé) avec le talon ou avec la paume de la main. Il existe aussi un son chuintant que l’on réalise, en effectuant une frappe glissée, toujours avec la paume de la main, mais sans utiliser le talon.
Photo: Dahlia, l’un des rares groupes à faire usage du Yongwé et du ti-kann boulé pour leur kanmougé.
Ici M. Horace Grégoire, un dòkò, qui fait « parler » son Yongwé mal.
Quelques dòkò, détenteurs du savoir, et de surcroît, excellents tanbouyen, peuvent encore montrer l’étendue de leur maîtrise et savent encore faire parler les tambours Yongwé. Mais malheureusement, ils ne sont visibles que lors de trop rares prestations de groupes traditionnels.
Comme dit précédemment, quand le Kanmougé est joué avec les tambours du Kasékò, on doit jouer l’accompagnement avec le Tanbou Foulé, ou même avec le Tanbou Koupé, et jouer les improvisations ou les solos, avec le plus gros de ces tambours, le Tanbou Plonbé.
Groupe Lauriers Rose en Guyane effectuant un Kanmougé « modernisé ».
Le foulé ou accompagnement, se joue ainsi :
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D = main droite / G = main gauche / ο = son aigu / ● = son grave |
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Une mesure si droitier, inverse pour gaucher. |
Il existe une variante à ce foulé, mais qui n’est pas reconnue de tous les dòkò.
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Ou encore...
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D | G | D | G | D | D | G | D | G | D | D | G | D | G | D | D | G | D | |||
Une mesure si droitier, inverse pour gaucher. |
Mythe ? Il se dit des choses sur les Yongwé, il parait en effet que : |
Similitudes avec d'autres cultures Trois singularités du Kamougé Guyanais se retrouvent chez d’autres peuples : |
Martinique : Le Kannigwé
Une des danses du Bèlè de la Martinique s'appelle le Kannigwé (ou Kanigwé). Le Bèlè étant l’art regroupant la musique au tambour, les chants et les danses Afro-Martiniquaises. On peut noter la similitude des termes Kanmougwé et Kannigwé ce qui pourrait indiquer une origine commune, tout du moins de par leur consonance. Sur le site Internet Kanigwe.fr on trouve cette définition du mot « Kannigwé » : « Kannigwé, sé an pawòl Lafrik. Sans li sé Tanbou Nèg. Men sé osi non an dansé Lali'n klè. » Il y a d'autres similitudes entre le Kanmougwé et le Kannigwé: |
Afrique : Le tambour Enzeko chez les Pygmées
On trouve encore aujourd'hui des instruments similaires chez des Pygmées Aka au Nord du Congo-Brazzaville et le Sud-ouest de la République Centrafricaine. Les chants polyphoniques des Pygmées Aka sont généralement accompagnés par divers instruments notament les tambours Enzeko. |
Brésil : Le Batuque avec le Macacos
Un autre type de tambour apparenté aux tambours du Kanmougé, se trouve juste de l’autre côté de la frontière, c’est-à-dire du fleuve Oyapock, au Brésil. Il s’agit des tambours utilisés dans le Batuque. Le Batuque est l’une des rares manifestations de musique, de danses et de chants traditionnels propres à la culture Afro-Brésilienne de l’Amapá. Il a été conservé par les habitants du quilombo de Curiaú, et est un symbole de la lutte pour la liberté menée par les ancêtres Africains et Afro-Brésiliens des actuels habitants de la région. C’est aussi et surtout une manifestation religieuse en l’honneur des différents saints des communautés, et en particulier de San Joaquin. |
Venezuela : Le Cumaco
D’autres tambours proches des Yongwé de la Guyane, ce sont les tambours Cumacos du Venezuela. Le plus souvent, les cumacos sont fabriqués à partir du tronc d’avocatier. La peau - de préférence de cerf - est attachée avec des cordes ou fixée avec des clous pour recouvrir une des extrémités du tambour (qui peut mesurer jusqu'à plus de 2 mètres). Les cumacos, sont posés parallèlement sur le sol, chaque joueur s’asseyant sur le corps de son tambour. Il peut y en avoir deux, ou plus. Mais il arrive qu’un joueur joue sur deux cumacos simultanément, généralement un plus large qui produit un son plus grave, et un moins large pour rechercher un son médium. Derrière lui, un ou plusieurs percussionnistes - les paliteros – qui, pour marquer la pulsation rythmique, vont frapper en rythme sur le fût d’un des autres tambours, avec des bâtons appelés laures. |