Le drame du canal de kaw

Un fait occulté

 

L'idée était ingénieuse. La méthode était novatrice. Les moyens… déplorables !

L’idée : Relier en ligne droite, par un canal, la rivière de Kaw au fleuve Approuague. Cette idée de l'ingénieur Suisse Samuel Guisan devait faire éviter le passage par l'océan, depuis Cayenne, pour ravitailler et récupérer les productions esclavagistes des habitations sur les rives de Courouaï. L’idée plut au gouverneur Malouet et le projet sera appelé : "Canal Roy".
Nous somme autour de l'année 1785, avant l'avènement de Guisanbourg.

La méthode : Déboiser puis commencer les fouilles d'une longueur de 7 Km aux deux extrémités en même temps pour les faire se rejoindre. Cette méthode de deux fouilles joignables fut utilisée des siècles plus tard lors du creusement du tunnel sous la Manche. Il y eu toutefois au moins deux échecs coté Approuague en raison d’obstacle insurmontable, ces embouchures sans issues sont toujours visibles.

Les moyens : Utiliser la main d'œuvre gratuite de jeunes gens déportés d'Afrique misent en esclavages... et le drame arriva !

L'eau était retenue par des barrages et celui du côté d’Approuague céda alors que les ouvriers étaient sur le chantier... il y eu une centaine de victimes !

« I GANYEN ROUN PATCHÉ NÈG KI MOURI ANNAN SA KANNAL-A » me racontait José.
En fait, il reprenait mot pour mot le récit de son père qui lui-même l’a eu de son père et de sa mère qui ont connu l'habitation "Collège", tandis que leurs parents ont dû être contemporain du drame lui-même.

Ce drame a-t-il eu lieu en fin, milieu ou début de chantiers ? Combien d'ouvriers étaient mobilisé ? Combien de temps a duré ces travaux forcés pharaoniques à coups de pelles et pioches ?

Les recherches pour retrouver une trace écrite de cet événement se sont révélées vaines à ce jour. Il faut dire qu’à cette époque des esclaves qui mouraient au travail ne faisaient pas l’objet d’un rapport — peut être même que le silence sur cette affaire fut imposé — mais la transmission orale a survécu.

Les canaux et autres criques fouillées, de l’Ile de Cayenne au Mahury, sont des témoignages silencieux de l’asservissement et du labeur jusqu'à la mort qu'ont vécu les parents Africains des Guyanais.

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